1 - Je viens de prendre connaissance de la délibération du Conseil Municipal, n° 2009/81, du 1er décembre
2009, prise à l’unanimité. En voici le texte intégral et public.
Je ne suis manipulé par personne pour écrire cet article (pas plus que pour les autres).
"EXTRAIT DU PROCES-VERBAL DES DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL - Séance du 1er décembre 2009 - DCM n° 2009/81"
« Suite à la notification du jugement du Conseil des Prud’hommes de Draguignan dans l’affaire RICCI contre la Mairie
d’Ampus, le Maire propose au Conseil Municipal d’interjeter appel de la décision auprès de la Cour d’Appel d’Aix en Provence.
Il propose de mandater Maître Jean-Louis BERNARDI, avocat au barreau de Draguignan pour représenter la
commune.
Le CONSEIL MUNICIPAL, ouï l’exposé du Maire et après avoir délibéré, à l’unanimité,
APPROUVE la mise en place de la procédure d’appel
MANDATE Maître BERNARDI pour représenter la commune d’Ampus et effectuer
toutes les diligences nécessaires à cette procédure d’appel. »
2 – Pour le public non averti, il y a une « affaire Ricci » c’est tout. S’agit-il d’un différent avec un
fournisseur ? D’un retard de paiement de la mairie ? Bref, le brouillard et les supputations.
3 – Ainsi, la délibération ne fait aucune mention du contenu du jugement objet de la décision d’appel auprès de la Cour d’Appel
d’Aix en Provence. Mais de façon nébuleuse de « l’affaire RICCI ». En fait il s’agit d’une affaire que l’on peut qualifier de licenciement abusif. Voici donc quelques attendus du
jugement :
« la commune d’Ampus ne conteste pas le caractère irrégulier de cette procédure de
licenciement. »
Le juge
« …CONSTATE que la procédure de licenciement diligentée par la commune d’Ampus à l’encontre de C.R. est
irrégulière. »
« …DIT que le licenciement de C.R. est dépourvu de cause réelle et sérieuse. »
« …ORDONNE l’exécution provisoire du présent jugement. »
4 - Quelques rappels de droit.
1° Le maire, chef du personnel communal, nomme, par arrêté, les agents aux emplois créés par le conseil municipal. Il a le pouvoir
de les sanctionner et de les révoquer conformément aux statuts.
2° Ainsi, la procédure d’appel (décidée par le Conseil municipal le 1er décembre 2009) ne concerne le conseil municipal
que pour les fonds qui seront engagés par la procédure. Or aucune mention de montant des honoraires à engager ne figure dans cette délibération.
3° Le vote « à l’unanimité » engage tous les membres du Conseil municipal. Il s’agit alors d’une confusion des pouvoirs
du Conseil municipal. A moins que le fait de faire voter le Conseil municipal n'ait pour résultat pratique de diluer la responsabilité personnelle du Maire. Y a-t-il eu manipulation du Conseil
?
Le Conseil devait voter sur la mise en place des crédits nécessaires à l’appel, mais n’est pas concerné par la sanction infligée,
à tort par le Maire, tel qu’il ressort du jugement de première instance.
5 - Quel est alors le sens de ce pourvoi en appel ?
Les Conseillers municipaux étaient-ils au fait de la situation ? Ont-ils eu le dossier en mains ? ou se sont-ils fait
abuser par le Maire ? Savent-ils que le Maire est seul responsable de la gestion du personnel et de ses conséquences ? Le Conseil municipal ayant voté, à l’unanimité, l’introduction
d’un recours en appel, sait-il que ce recours n’est pas suspensif et qu’en attendant la commune doit payer ? Le Conseil municipal ayant pris fait
et cause pour le Maire sait-il que ce recours en appel handicape considérablement la personne concernée (C.R.) pour la recherche d’un nouvel emploi ? Sait-il que les indemnités
fixées par le juge sont du même ordre de grandeur que les honoraires de l’avocat choisi par le Maire, d’abord pour tenter de justifier son erreur de procédure et ensuite pour interjeter appel
?
Pourquoi donc cet appel, dénué d'humanité, auprès de la Cour d’Appel d’Aix en
Provence ?
Il convient alors de rappeler que devant le juge « la commune d’Ampus ne conteste pas le caractère irrégulier de cette
procédure de licenciement. » Alors quelles sont les raisons, non publiées dans la DCM, de cet appel ? Le Maire renoncera-t-il à reconnaître les torts reconnus en première instance,
devant le Tribunal d’Aix en Provence ? Quel est l’intérêt pour la Commune d’interjeter appel ?
Il faut le répéter.
Quelles sont les raisons de ce pourvoi en appel ?
Y a-t-il eu manipulation du Conseil ?
Quelles sont aussi les vraies raisons du licenciement abusif de la personne impliquée ?
Y avait-il une relation avec les élections ?
Qui a été recruté à la place de cette personne licenciée abusivement ?
Qui peut répondre à ces questions pour éclairer notre lanterne ?
Il me semble que devant l’imprécision de la délibération ces questions devaient être posées, même sans espoir de réponse
officielle (ce qui est habituel). Le contrôle démocratique impose cependant aux citoyens de veiller au bon déroulement des procédures, à l'équité et à la justice.
Pour ma part je suis persuadé (peut-être suis-je naïf), que si les conseillers municipaux avaient reçu toute l'information sur
"l'affaire Ricci" (puisque c'est inscrit ainsi dans la DCM) au moins certains d'entre eux se seraient abstenus.
Pour ma part, des votes systématiquement "à l'unanimité", ne peuvent qu'être suspects.
15 personnes votant systématiquement à l'unanimité, pendant des mois et des années toutes les propositions du maire, me rappelle les votes du
Parti communiste chinois ou du parlement roumain sous Ceaucescu.